DU FEU DE L'ENFER de SIRE CEDRIC

Bonjour,

je me suis inscrite il y a peu sur la plate-forme NETGALLEY. Peu convaincue, j'ai fait une demande pour le nouveau roman de SIRE CEDRIC, attirée dès que je l'ai vue, par la couverture (une addiction aux boucs avouée). J'ai eu la grande surprise d'être sélectionnée pour recevoir le roman en e-book et l'ai dévoré le week-end dernier en deux jours. Je remercie les éditions PRESSES DE LA CITE et leur attachée de presse pour m'avoir donné cette opportunité. Deuxième fois qu'on me fait confiance et j'en suis toujours aussi émue.

DU FEU DE L'ENFER de SIRE CEDRIC aux PRESSES DE LA CITE, 560 pages.

Résumé: Manon maquille les cadavres, Ariel maquille les voitures. Elle est thanatopractrice, il est délinquant. Ils sont frère et soeur. Un jour, l'une des combines d'Ariel tourne mal
et Manon se retrouve complice malgré elle. Lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique, le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas. Commence alors une traque qui brouillera
les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang.

Un effet domino implacable qui va plonger une fratrie aux portes de l'enfer.

Tout débute avec une course effrénée dans les bois d'une jeune femme nue essayant d'échapper à son assaillant à masque de bouc. On découvre ensuite Manon dont le métier est de rendre présentable les personnes mortes et son frère Ariel, voyou notoire. Un matin, leur voisin est retrouvé mort. Il semble s'être suicidé mais tout cela n'aurait-il pas un lien avec un vol de voiture dont s'est rendu coupable Ariel et la mystérieuse valise contenant un costume effrayant qu'il a gardé avec lui?

Verdict: commençons par le seul point négatif que j'ai trouvé au récit et encore, celui ci reste personnel à ma conception des choses. Dès le prologue, l'auteur nous décrit un massacre d'animaux. En temps normal, j'aurais cessé aussitôt ma lecture étant donné que ce genre de scènes est la seule chose qui me rebute. Ayant une obligation personnelle liée au service presse, j'ai continué ma lecture. L'auteur ne nous épargne pas tout au long du roman sur ces scènes horribles mais elles prennent leur sens dans l'histoire. Une fâcheuse habitude que j'ai de tout stopper lors de ce genre de scènes qui m'aurais empêché de découvrir un roman incroyable. Une des scènes qui m'a tout de même semblé gratuite (le squat) mais qui est vite citée sans être décrite.

L'auteur nous offre une virée au plus profond des perversions les plus abominables sous couvert de satanisme. Comment un effet de groupe rend les personnes toutes puissantes leur donnant l'impression de pouvoir réaliser les exactions les plus horribles qui soient en toute impunité.Une démence collective alimentée par la folie d'un gourou épaulé des pires individus que la société puisse créer. Et pourtant on en redemande...

Une écriture addictive qui fait qu'on a du mal à lâcher sa lecture. J'ai dévoré le roman en un week-end ce qui est assez rare pour moi car je ne pouvais pas m'arrêter. Les actes de la vie quotidienne devenaient un calvaire car je n'avais qu'une envie, retourner me plonger dans ma liseuse. L'auteur a le don de nous perdre dans nos certitudes. Chaque chapitre raconte l'histoire du point de vue d'un personnage, qu'il soit monstrueux ou victime de la secte, qu'il soit personnage principal ou policier suivant l'enquête. Ce style fait qu'on a du mal à se faire un avis, à trouver des réponses et quand on commence à en entrevoir, l'auteur démonte toutes nos hypothèses. Même celles qui s'avèrent finalement vraies n'avaient plus de réalité au bout d'un moment. Notre cerveau est soumis au talent de l'auteur, il nous mène là où il veut et on ne peut rien y faire. Avec ces sauts de personnages on a du mal à savoir qui va vivre, mourir... Absolument rien n'est sûr et c'est ce que j'ai aimé. Personne n'est immortel.

Des faits réalistes qui rendent le récit encore plus horrible car ce qui est relaté pourrait tout à fait se passer juste à côté de chez nous. J'ai eu pas mal de hauts de coeur tant la description des faits est imagée. On imagine parfaitement les scènes dans notre cerveau et j'ai eu plus d'une fois un rejet physique face à ce que je "voyais".

Deux personnages principaux attachants à leur manière. Manon est thanatopractice, elle est dévouée et courageuse, altruiste et combattante. Elle rejette son bon à rien de frère plusieurs fois mais court à son secours dès qu'il à besoin d'elle au détriment de sa propre sécurité. Elle cache pourtant une âme plus sombre qu'il n'y parait au premier abord qui prend sa source dans un traumatisme de l'enfance qui a changé à jamais sa perception du monde qui l'entoure. Ariel est lâche et égoïste. Il fait passer ses intérêts personnels avant ceux des autres et n'hésite pas plusieurs fois à abandonner sa soeur en grand danger. Pourtant il reste attachant dans son humanité. Le capitaine Franck RAYNAL est le beau gosse de l'histoire qui a un coup de coeur dès leur première rencontre pour Manon et n'hésite pas à la protéger au détriment de sa propre carrière. Il est secondé par un jeune policier, Selim ACHOUR.

Ce que j'ai retenu c'est qu'il ne faut jamais se fier aux apparences; l'auteur aime par dessus tout se jouer de nous et fausser nos perceptions pour nous faire vivre un torrent d'émotions en tout genre. Dès le prologue, il nous emmène dans l'enfer que sera notre lecture du début à la fin. Peu de moments plus calmes, les évènements s'enchaînent à un rythme soutenu, sans nous laisser le temps de respirer, jusqu'à un final grandiose, effrayant, monstrueux, touchant, émouvant, abominable. Tous les sentiments réfrénés jusque là ont déferlé en moi tel un tsunami me laissant épuisée mais ravie. Jusqu'à la dernière ligne, l'auteur arrive à nous surprendre.

Je remercie l'auteur d'avoir crééce roman qui, si j'ai bien compris, est le premier thriller réel qu'il a écrit. Ici aucune allusion fantastique, juste la réalité brute avec tout ce qu'elle peut avoir de cruel et de pervers. J'ai encore deux romans qui m'attendent dans ma bibliothèque et ils vont assez rapidement rejoindre l'étagère des "priorités" car je rêve de le découvrir dans un style différent mais je suis sûre, avec cette plume qui m'a ravie. Je me demande pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour le découvrir.

Comme certains ont fait la chasse et collectionné les pokemons légendaires (oui je sais j'ai des métaphores bizarres parfois), je fais la chasse et la collection des romans d'auteurs que j'aime. Je réserve mon avis avec une seconde lecture mais je suis persuadée que SIRE CEDRIC fera d'ici peu partie de mon panthéon d'auteurs LÉGENDAIRES. Une future razzia est annoncée avec déjà la version broché DU FEU DE L'ENFER dans deux jours car je ne peux pas ne pas l'acheter, la couverture est tellement belle et fera classe dans ma bibliothèque.

Salut et à demain.